3 Exemples d'Ikigai réels et concrets dont on peut s'inspirer

3 Exemples d'Ikigai réels et concrets dont on peut s'inspirer

On lit beaucoup de choses sur l'ikigai, sur la quête de sa mission de vie, mais c'est souvent abstrait, voire idéalisé. Dès que l'on commence à s'y intéresser, on découvre tout de suite le fameux schéma de l'ikigai avec ses 4 cercles représentant ses talents, ses goûts, les besoins du monde et ses compétences pouvant être rémunérées.

Mais l'on trouve peu d'exemples concrets, réels, et surtout plus détaillés que quelques mots mis ici ou là.

C'est la raison pour laquelle je vous présente ici 3 cas concrets : le premier d'une personne qui n'a pas trouvé son ikigai (et c'est très éclairant !) suivi de deux cas de personnes qui ont réussi à trouver le leur et qui sont de ce fait alignées et épanouies dans leur vie.

Schéma Ikigai

1. Exemple d'une personne n'ayant pas trouvé son ikigai

C'est l'histoire de Mathilde : une femme de 36 ans, mariée, avec deux enfants. Mathilde travaille à la Société Générale (l'une des plus grandes banques françaises), "à la com" (au service communication). Elle fait des études de marché et de la veille, c'est-à-dire qu'elle étudie les nouveaux produits financiers et ce que font les concurrents.

Pourtant, elle n'était pas "prédestinée" à travailler dans une banque...

C'est même le contraire : elle n'a jamais trop aimé les chiffres et encore moins la finance (elle n'était pas mauvaise en mathématique au lycée mais ce n'était pas son truc). Elle est littéraire. Après un BAC L, elle a fait des études de droit puis, l'opportunité s'étant présentée à elle (une amie lui en avait parlé), elle a intégré une prestigieuse école de commerce. Elle n'est pas tout à fait en phase avec les autres étudiants mais suit le mouvement général.

Une amie, qui raffole de son job en finance, lui conseille de postuler à la société générale. Elle y travaille pendant 2 ans, dans la finance pure, mais cela ne lui convient pas. Elle réalise qu'elle s'est sans doute laissée trop vite embarquer par l'enthousiasme de sa copine. D'ailleurs, la finance ne l'a jamais intéressée (elle n'a même jamais ouvert un journal financier de sa vie). Et les discussions de ses collègues pendant la pause déjeuner l'ennuient la plupart du temps.

Exemple d'ikigai insatisfait

Elle décide de changer, reprend les études, obtient un master en communication, puis obtient un job dans une agence de publicité (l'un de ses profs lui ayant conseillé de postuler dans des agences pour faire de la veille et du planning stratégique). Le job lui plaît pendant un moment, mais l'ambiance est malsaine, voire toxique, et il y a beaucoup (trop) de politique.

Après 4 années passées dans cette agence, elle n'en peut plus et décide de changer de job. Elle voit passer une offre pour travailler dans la communication à la société générale. Elle hésite un moment puis envoie quand même sa candidature. Elle a le CV parfait pour le job : elle a de l'expérience en finance et dans la communication. Elle est prise tout de suite.

Mais, encore une fois, elle se rend vite compte que "ce n'est pas fait pour elle". Mais cette fois-ci, elle en assez de changer pour revivre à chaque fois la même chose. Aller de désillusion en désillusion. Alors elle reste. Elle s'accommode et finit par penser que c'est peut-être elle le problème. Ou que le travail est de toute façon un mal nécessaire et qu'il faut bien gagner sa vie...

2. Suite de l'exemple : comment Mathilde a enfin réussi à trouver son ikigai

Cela fait maintenant 12 ans que Mathilde travaille à la société générale. Ses enfants ont grandi et elle se dit qu'après tout, elle pourrait peut-être essayer autre chose et qui sait, trouver un métier plus épanouissant.

Elle décide de faire un coaching ikigai et voilà ce qui en ressort :

Ikigai exemple de modèle rempli

Rien dans ce schéma n'indique qu'il faudrait qu'elle travaille dans une grande banque. C'est même tout le contraire !

Ce qu'elle aime, c'est la littérature et les livres. Quand elle était petite, elle adorait peindre (et elle était même très douée). D'ailleurs, elle n'a jamais pensé que la finance pouvait sauver le monde. En renvanche, elle a toujours pensé (et l'avait presque oublié) que la culture et l'art pouvaient contribuer à un monde meilleur, à ce que les gens "vivent de l'intérieur" ce que vivent les autres et comprennent mieux leurs vies. L'art, c'est le meilleur moyen de provoquer de l'empathie.

Ça a été un déclic pour elle. C'est ça sa mission de vie : faire la promotion de la culture.

En y réfléchisant bien, ce qui lui a le plus plu pendant ses études, c'était les cours de littérature. Et les sorties au théatre.

Cette introspection lui fait un bien fou et lui redonne confiance en elle. Elle a toujours cru n'être pas particulièrement douée en littérature (son prof de terminale n'avait jamais l'air satisfait de ses devoirs). Sous l'impulsion de sa coach, elle ressort des rédactions qu'elle avait faites en terminale et les montre à son mari. Pas de doute : elle est douée, même très douée pour écrire. Fini le syndrome de l'imposteur (enfin pas tout à fait mais le processus est enclenché).

Elle essaie de voir qui dans son entourage travaille dans la culture et pourrait l'aider. Finalement, c'est le hasard qui (cette fois) fera bien les choses. A une soirée, sa voisine lui dit qu'elle travaille au service culturel du conseil départementale et qu'elle cherche justement une personne pour faire la communication des institutions et des événements culturels du département.

Les missions du poste consistent à faire la communication écrite des institutions et événements culturels, à rédiger les offres de leurs site Internet, à réaliser des affiches avec des designers et des illustrateurs, et à écrire des communiqués de presse sur les pièces de théatre qui sortent et des romans qui gagnent des prix. Tout ce qu'elle aime ! Et pour quoi elle est douée ! Et en quoi elle croit !

Résultat : cela fait un an qu'elle travaille à ce poste et n'a jamais été aussi épanouie.

Elle a le sentiment de faire quelque chose d'utile et y prend plaisir.

Elle se sent mieux également sur le plan personnel. Elle a même repris le dessin et la peinture.

Chaque jour, elle est contente d'aller au travail. Et le soir, contente de retourner chez elle. Contente aussi lorsqu'elle va voir une pièce de théatre (ce qu'elle n'avait plus fait depuis au moins 10 ans), que ce soit pour le travail ou pour son plaisir (mais elle ne fait plus la distinction entre l'un et l'autre, comme elle le faisait autrefois).

3. L'exemple d'Arnaud ou comment il a trouvé son ikigai, sa mission de vie

Arnaud travaille pour une société qui mesure le bilan carbone des entreprises et établit des recommandations pour réduire leur empreinte environnementale. Il a conçu et développé l'application mobile qui sert à mesurer les émissions de CO2 des indidivus et des entreprises.

Il aime son travail et il est fier de ce que fait l'entreprise. Il sait que ce n'est qu'une goutte dans l'océan et que l'impact reste limité mais pour lui c'est important et il considère qu'il apporte sa petite pierre à l'édifice.

Exemple d'ikigai rempli

Avant cela, il travaillait pour une "startup" dont la mission allait à l'encontre de ses convictions. Presque l'inverse de la société pour laquelle il travaille aujourd'hui. C'était une entreprise d'analyse comportementale visant à augmenter le panier d'achat moyen des consommateurs. Au bout d'un moment, cela le pesait et il avait de plus en plus l'impression de travailler pour un but opposé à ses convictions, à ne pas contribuer à rendre le monde meilleur mais pire.

Cela se ressentait même sur le plan personnel. Il s'était mis à voir moins souvent ses amis, à ne plus jouer au basket, pourtant son sport favori. Sa motivation diminuait chaque jour.

Il a décidé de changer de société mais de garder le même métier (qu'il adore). Et il a retrouvé cet élan qu'il avait perdu.

Il se sent enfin sur la même longueur d'onde que ses collègues. Son boulot lui plaît. Il gagne certes moins qu'avant mais sa qualité de vie est bien meilleure ! Il ne reviendrait en arrière pour rien au monde.

Alors qu'il était fatigué lorsqu'il rentrait chez lui le soir et n'avait pas l'énergie de faire quoi que ce soit, il a maintenant envie de faire plein de choses après le travail. Il a le sentiment d'avoir gagné du temps. Il a même repris le japonais et en fait tous les soirs. Il invite également des amis à dîner et cuisine et il fait du basket 2 fois par semaine.

Grâce à son entreprise, il a même entrepris son bilan carbone. Il n'a jamais été du genre à consommer beaucoup mais il a changé 2 choses : il mange beaucoup moins de viande qu'avant (et se sent d'ailleurs mieux) et ne prend plus l'avion (il en profite pour découvrir les régions de France). Même sur le plan personnel, il a le sentiment d'apporter sa contribution pour un monde meilleur. Et quand on lui demande comment il va, il répond "qu'il se sent bien dans des baskets".

Pour trouver son ikigai, il faut passer par une phase d'introspection et à aller au fond des choses. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est bien de se faire accompagner par un coach qui, par le choix de ses questions, va vous amener à vous interroger et à aller chercher au fond de vous-même ce qui vous anime réellement. Quand on le fait tout seul, et c'est souvent le problème, on a tendance à le faire trop vite et à ne pas creuser assez.

Sandra Couturier

Sandra Couturier

Rédactrice

8 ans d'expérience dans les ressources humaines en cabinet de recrutement et spécialiste des thèmes liés à l'emploi, l'orientation et la reconversion professionnelle, et les bilans de compétences.

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