
L'entrepreneuriat social est une forme d'entrepreneuriat dont la préoccupation principale n'est ni le profit, ni l'argent, ni la gloire, ni la richesse, ni la coolitude, mais tout simplement l'intérêt général, la société ou encore l'environnement. Découvrez ce que signifie concrètement être un entrepreneur social, avec en plus quelques exemples très intéressants.
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Un entrepreneur social, c’est tout simplement le créateur d’une entreprise sociale. A la différence d’un entrepreneur tout court, un entrepreneur social n’a pas pour objectif premier le profit mais plutôt d’apporter une contribution positive à la société.
Une entreprise sociale n’a pas pour priorité de faire des profits, contrairement à une entreprise classique. Son but premier est de réaliser des projets à forte utilité sociale, si bien qu’elle peut être amenée à mettre en oeuvre des projets peu profitables sur le plan économique, mais très profitables à la société ou à l’environnement par exemple.
Les projets mis en place par les entreprises sociales touchent à des thèmes comme l’insertion professionnelle, l’aide aux handicapés, le développement durable, l’agriculture biologique, l’économie circulaire ou encore l’aide à la mobilité.
En ce sens, les entreprises sociales font partie de l'Économie Sociale et Solidaire (ESS) qui représente aujourd’hui 10% de l’emploi salarié et compte environ 220 000 organisations en France. Les entreprises sociales représentent ¼ de ces organisations, les ¾ restants étant composés de toutes les associations et coopératives.
D’un point de vue légal, l’Etat oeuvre progressivement à une reconnaissance de ce type d’entreprise.
La loi ESS de 2014 donne une première définition française de l’Economie Sociale et Solidaire en créant deux nouveaux statuts pour faciliter la reconnaissance des entreprises sociales :
Enfin, la loi PACTE actuellement discutée au Parlement prévoit un nouveau statut juridique pour les entreprises qui remplissent des objectifs sociaux et environnementaux. Il s’agit de la “Société à mission” qui requiert le respect de 4 critères principaux :
Cette multiplication de statuts juridiques peut porter à confusion pour les entrepreneurs sociaux mais ils traduisent un engagement croissant de l’Etat dans le développement de l’Economie Sociale et Solidaire.
De plus, le fait d’avoir un statut réglementé par l’Etat donne des avantages d’un point de vue financier : l’entreprise peut obtenir des fonds de la part de l’Etat (dans le cadre de ses investissements) ou de la part de financeurs privés qui y trouvent des avantages fiscaux.
Sur les dix dernières années, les entreprises sociales ont créés 2,5x plus d’emplois que les entreprises classiques. Elles répondent à des besoins durables et se spécialisent dans des secteurs d’avenir comme le développement durable, la croissance verte ou encore l'économie circulaire.
Certaines d’entre elles combinent un engagement social (l’insertion professionnelle) avec des projets qui encouragent le développement durable. Voici deux exemples intéressants d'entrepreneuriat social :
Demain est le fruit d’une petite entreprise de recyclage, Juratri, créée en 1993. Dès le départ, son action prend une couleur à la fois sociale et environnementale puisqu’elle emploie des personnes en situation d’exclusion dans des travaux de collecte et de gestion des déchets. Au fil des années, Juratri multiplie les collaborations avec les entreprises et associations de la région et devient peu à peu le leader local du recyclage.
Sous son nouveau nom “Demain”, elle est aujourd’hui devenue un grand groupe coopératif, pionnier dans l’économie circulaire et l’insertion professionnelle. Chaque année, l'entreprise recycle plus de 30 000 tonnes de déchets, recrute et forme des centaines de personnes exclues du marché du travail. En investissant massivement dans le recyclage et la valorisation de déchets électroniques, elle a créé de nombreux emplois dans le territoire et contribué à améliorer la gestion des déchets.
Le groupe Vitamine T est une initiative de Pierre de Saintignon, directeur de l’association “La Sauvegarde du Nord”, qui créé en 1978 sa première entreprise d’insertion, “Réabat Bâtiment”. En 1987, l’association possède 4 entreprises d’insertion et décide de les regrouper au sein d’un même groupe : Vitamine T.
Aujourd’hui, Vitamine T rassemble de nombreuses entreprises sociales qui favorisent l’insertion professionnelle dans des métiers de la sécurité, du maraîchage bio ou de l’économie circulaire. Le groupe s’investit dans des secteurs durables tout en offrant des débouchés professionnels à des personnes en situation d’exclusion. Les membres du conseil d’administration exercent leur fonction à titre bénévole et les actionnaires minoritaires du groupe se sont engagés à ne recevoir aucune rémunération du capital investi.
Le Mouves (Mouvement des entrepreneurs sociaux) est une association dont l’objectif premier est de développer l’entrepreneuriat social dans notre économie. Depuis sa création en 2010, l’association cherche à fédérer les entrepreneurs sociaux en leur donnant les moyens de réussir et fait leur promotion auprès du grand public.
Le Mouves multiplie les évènements à échelle locale et nationale pour encourager la coopération entre les différents acteurs de l’entrepreneuriat social. C’est par exemple l’objet de l’Impact Investing Tour, organisé dans toutes les régions de France.
Aujourd’hui, l'association compte 800 adhérents, qui ensemble ont contribué à la création de 27 000 emplois en France.