Marché du Recrutement en 2024 : 10 Chiffres Clés & Tendances
Le nombre d'offres d'emploi diffusées en France en 2023 s'est élevé à 10 867 937. Si le marché du recrutement a été très dynamique en 2023, il semble se ralentir en 2024. Faible croissance, taux de chômage en augmentation, difficultés de recrutement, l'année 2024 s'annonce plus difficile, aussi bien pour les entreprises que pour les salariés, candidats et demandeurs d'emploi dont les aspirations divergent de celles des entreprises.
Voici les chiffres clés et les tendances du marché du recrutement en 2024 :
10 Statistiques et chiffres clés du marché du recrutement en 2023 et 2024
- 10 867 937 offres d'emploi ont été diffusées en France en 2023, contre 10 958 000 offres d'emploi en 2022 (données Jobfeed).
- 25,6 millions de contrats de travail ont été signés dans le secteur privé en 2023 dont 83% en CDD (21 millions) et 17% en CDI (4,4 millions) (Dares)
- Plus de 300 000 cadres ont été recrutés en 2023, les cadres informaticiens restant les profils les plus recherchés par les recruteurs avec 61 760 recrutements (Apec)
- 347 500 emplois étaient vacants au 4e trimestre 2023 dans les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur privé, soit un taux d’emplois vacants de 2,2 % (Dares)
- 2,3 millions de personnes étaient au chômage en France au 1er trimestre 2024 (7,5 % de taux de chômage) au sens du BIT, après avoir atteint un taux de 6,9% au premier trimestre 2023 (chiffres de l'INSEE)
- 82,9% des annonces d'emploi ont été pourvues parmi les 3,5 millions d'offres d'emploi diffusées par France Travail
- 64 % des entreprises considèrent qu’une partie de leurs recrutements de cadres ont été difficiles en 2023, contre 50% en 2021 (Apec)
- 47 jours, c'est le délai médian des recrutements : 50% des entreprises mettent moins de 47 jours pour réaliser un recrutement et 50% plus (Pôle Emploi)
- 6,9% des offres d'emploi ont été abandonnées faute de trouver un candidat (contre 6,2% en 2022). (statistiques Pôle Emploi)
- 2 millions de démission de CDI en 2023, avec une baisse de 3,4% au dernier trimestre 2023 (Dares)
Les méthodes et canaux de recrutement des cadres
Les stratégies de sourcing et les méthodes de recrutement évoluent, bien que les annonces d'emploi restent la première source de recrutement de cadres pour les entreprises.
- La diffusion d’une offre d’emploi sur un jobboard reste le canal le plus utilisé (84 %), et un canal incontournable pour les grandes entreprises (94 %).
- la stratégie multicanale : 36 % des entreprises ont utilisé plus de 5 canaux pour leurs recrutements de cadres
- les réseaux sociaux sont devenus le 2ème canal de recrutement des cadres alors qu’il n’était que le 3e en 2021, et le 4e en 2020. Les entreprises ont recours aux réseaux sociaux, notamment LinkedIn, principalement pour diffuser leurs offres d’emploi (68 %), mais aussi pour approcher directement les candidats (54 %)
- le réseau de contacts est la 3ème source de recrutement avec plus de 70% des entreprises y ayant recours.
- les autres sources de recrutement sont : l'approche directe (71%), les candidates spontanées (66%), les CVthèques (55%), la cooptation (48%), le vivier d'anciens stagiaires (39%) et le réseau d'anciens élèves (38%)
Le recrutement est devenu multicanal et les différents canaux s'imbriquent entre eux : une offre d'emploi est publiée sur plusieurs sites de recrutement, puis partagée sur les réseaux sociaux, LinkedIn notamment, puis repartagée à son réseau de contacts.
Les méthodes de sélection et de recrutement s'assouplissent devant les difficultés de recrutement :
- la lettre de motivation reste une exigeance pour 56 % des entreprises, en baisse de 11 points par rapport à 2021 (67%).
- Le recours à la présélection téléphonique progresse : 67 % des entreprises l'ont pratiqué en 2023, alors qu'elles n'étaient que 54% à le faire en 2019. Elle est très pratiquée par les grandes entreprises (82%).
- 46% des entreprises recourent à la visioconférence pour des entretiens en début de processus de recrutement, contre 35 % en 2020. En revanche, seules 4 % des entreprises ont réalisé la totalité du processus de recrutement en visioconférence.
- les entreprises rencontrent en moyenne 5 candidats en entretien pour un poste.
- la quasi-totalité des entreprises a consenti à des ajustements (91 %) : révision à la hausse de la rémunération (62 % des entreprises), recrutement d'un cadre ayant moins de compétences techniques (51%), moins expérimenté que souhaité (50%) ou encore n'ayant pas le diplôme demandé (31%).
- les ajustements sur les conditions de travail sont : avantages supplémentaires, horaires (temps partiel), augmentation des jours de télétravail, voire pour 18% d'entre elles le raccourcissement de la période d'essai.
Les chiffres du marché de l'emploi et de la situation économique de la France
- La croissance du PIB devrait avoisiner 0,7% en 2024, soit un léger ralentissement (0,9% de croissance en 2023), d'après les prévisions de croissance de l'OCDE.
- Le taux de chômage a augmenté de 6,9% à 7,5% entre le 1er et le 4e trimestre 2023. 5 124 300 personnes étaient inscrites à France Travail et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) au premier trimestre 2024, en France métropolitaine. Parmi elles, 2 819 800 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 2 304 400 exercent une activité réduite (catégories B, C) (France Travail).
Les tendances du marché du recrutement
- Moins de recrutement en 2024 : 2 782 000 projets de recrutement en 2024 (-8,5% par rapport à 2023) d'après l'enquête de Pôle Emploi
- Des intentions d'embauche portées par les petites entreprises : 7 projets d'embauche sur 10 concernent des entreprises de moins de 50 salariés.
- Moins de projets d'embauche en 2024 dans les secteurs en difficulté : construction (-18%), transport et entreposage (-16%), commerce (-13%)
- Des difficultés de recrutement : 6 employeurs sur 10 envisagent des difficultés à recruter en 2024 (pour toutes les entreprises, quelle que soit leur taille). Nous sommes toujours dans un marché de pénurie de talents, et cette tendance va perdurer, avec un marché orienté vers les candidats.
- Les secteurs les plus en tension : la santé, la mobilité décarbonée, la rénovation des bâtiments, la logistique et la tech. Il manquera 240 000 personnes d’ici 2024 dans le domaine de la santé pour s’occuper du grand âge à domicile ou en EHPAD. Il manque également 900 000 codeuses et codeurs en Europe et 80 000 postes dans le numérique ne sont pas pourvus en France.
- Les facteurs de difficultés sont selon les recruteurs : nombre insuffisant de candidats (85%), profil inadéquat des candidats (76%), conditions de travail (36%), déficit d'image (24%), manque de moyens financiers (18%), accès au lieu de travail (17%)
- Les solutions pour faire face aux difficultés de recrutement : les entreprises ont d'une part fluidifié, raccourci et accéléré leurs processus de recrutement, comme les données sur les méthodes de recrutement ci-dessus l'indiquent, et d'autre part acceptent des ajustements des conditions de travail.
La tendance de hausse des démissions depuis 2015 (moins d'1 million en 2015 à 2 millions en 2023) semble s'être stabilisée voire commence à diminuer (baisse de 3,4% au dernier trimestre 2023).
Les attentes des salariés et des candidats
La quête de sens est la 1ère attente des salariés
L'étude réalisée par Gallup montre que 74% des salariés en France ne se sentent pas impliqués et ne sont pas enthousiastes dans leur travail. 19% se disent même extrêmement insatisfaits.
À la question : "Si vous pouviez apporter un changement à votre employeur actuel pour en faire un lieu de travail agréable, quel serait-il ?", près de la moitié (41%) répondent l'engagement ou la culture d'entreprise, le salaire et les avantages n'arrivant qu'en 2ème position (28%).
Il y a là un vrai problème et un défi pour les entreprises à se transformer, apporter du sens et des valeurs, à mieux engager leurs salariés en les écoutant et en prenant en compte leurs besoins afin d'améliorer la qualité de leur travail et mieux les fidéliser.
Le télétravail est désormais un acquis
Les candidats et employés des métiers de service se sont habitués à télétravailler au moins 1 jour par semaine, voire 2 à 3 jours dans la majorité des cas. C'est bien le travail hybride et non le télétravail à 100% qui est devenu la nouvelle norme. Le bureau est devenu un vecteur de lien social pour partager et travailler ensemble, en mode projet, mais pas pour y rester toute la semaine.
Les collaborateurs qui étaient prêts à effectuer d’importants trajets pour aller travailler ne sont plus enclins à le faire. Les entreprises qui sont trop éloignées n’arrivent plus à recruter et doivent se modifier. Certaines entreprises excentrées proposent à leurs employés des places dans des lieux de coworking situés au centre ville.
Les salariés n'hésitent pas à démissionner
Lorsque leur emploi ne leur convient pas, que ce soit à cause du poste, des conditions de travail, des valeurs de la société ou encore tout simplement d'une embauche dans une autre entreprise, les salariés sont prêts à démissionner.
Cette tendance diminue toutefois depuis fin 2023 à cause de la situation économique moins favorable. On note une plus grande prudence de la part des salariés.
Sources :
Nombre de demandeurs d'emploi (France Travail)
Recrutement et embauches en France en 2023, Dares
Statistiques Pôle Emploi et besoins en main d'oeuvre
Pratiques de recrutement des cadres, Apec
Statistiques du chômage en France, INSEE
Enquête Besoins en main d'oeuvre, Pôle Emploi
Étude sur l'engagement et la satisfaction des salariés (Gallup)
Jérôme Feys
Fondateur de Jobimpact
Fondateur de Jobimpact, expert en recrutement et diplômé de l'ESCP Europe, j'ai corrigé plus de 1500 CV. Depuis 2015, je partage mon expertise, livre des astuces et conseils pratiques sur la rédaction de CV et de lettre de motivation ainsi que sur les techniques pour réussir son entretien d'embauche.